Fruits of the desert : writing food in the works of Ana Castillo, Sandra Cisneros and Pat Mora
Les fruist du désert : l'écriture de la nourriture chez Ana Castillo, Sandra Cisneros et Pat Mora
Résumé
Food studies represents a thriving area of research, perhaps because the necessity of reforming a vulnerable and faulty food system is becoming increasingly evident. Studies of food in literature abound, suggesting that literary texts can play an important role in addressing food issues. This is true of the works of contemporary writers Ana Castillo, Sandra Cisneros and Pat Mora, as this study shows through analysing representations of food in their writing. While most studies of food in literature, especially ethnic literature, focus on food as a marker of identity, this dissertation argues that relationality, rather than identity, is the main focus of the writing of food in the works of Castillo, Cisneros and Mora, where what is at stake is not so much the delineation of boundaries but rather the practice of solidarity. Combining close readings, socio-historical contextualization and references to feminist criticism, critical race theory and ecocriticism, this work explores the myriad of relationships that food leads to in these texts, which foreground the role of food in reinforcing oppression but also suggest that an alternative vision of food can repair relationships and re-weave broken links, especially those between humans and non-humans. Tracking the conflicting stories of food that can be seen in the works of Castillo, Cisneros and Mora, this study shows the critical, subversive, but also ultimately optimistic nature of their writing of food, which paves the way for alternative ways of producing, consuming and thinking about food.
Les études sur la nourriture ou « food studies » sont en plein essor, reflétant l’urgence d’une transformation du système alimentaire global dont les fragilités et les dérives apparaissent de manière de plus en plus criante. L’étude de la nourriture jouit aussi d’une certaine popularité dans le domaine des analyses littéraires, suggérant que les textes littéraires ont toute leur place dans la réflexion sur les enjeux alimentaires. L’analyse des représentations de la nourriture dans les textes des écrivaines contemporaines Ana Castillo, Sandra Cisneros et Pat Mora effectuée dans cette thèse confirme cette idée, en montrant comment ces œuvres éclairent le rôle de l’alimentation dans les rapports de pouvoir et la possibilité de transformer la nourriture en antidote contre cette violence. Si les études sur la nourriture dans la littérature en général et en particulier dans la littérature des minorités se sont beaucoup concentrées sur la question de l’identité, cette thèse défend l’idée que l’écriture de la nourriture proposée par Mora, Cisneros et Castillo n’est pas tant une écriture de l’identité que de la relation, où l’enjeu n’est pas de délimiter des frontières mais de concevoir une éthique de l’interdépendance. À travers des microlectures, des mises en contexte socio-historiques et des emprunts aux études féministes, à la « critical race theory » et à l’écocritique, ce travail explore les multiples relations à l’autre invoquées par la nourriture dans ces textes, qui montrent comment la nourriture participe de relations oppressives tout en suggérant qu’un autre rapport à la nourriture peut au contraire venir réparer les relations et retisser des liens brisés, notamment ceux entre l’humain et la nature. S’attachant à décrire les multiples récits de la nourriture qui se confrontent dans l’espace des textes, l’analyse met en avant la dimension critique, subversive, mais aussi optimiste de leur écriture de la nourriture, qui dessine une voie vers des manières différentes de produire, consommer et penser la nourriture.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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