Intimate partner sexual violence : sexual victimisation profiles en phenomenological exploration among intimate partner violence survivors
Violences sexuelles au sein du couple : profils de victimisation sexuelle et exploration phénoménologique chez les femmes victimes de violences conjugales
Résumé
Intimate partner violence is a complex and multifaceted phenomenon. It includes physical, psychological, sexual, economic and administrative violence, and is the most common form of violence against women worldwide. Intimate partner sexual violence includes any non-consensual sexual activity within a partnership that is obtained using force, threat or coercion. Despite its detrimental effects on mental health, intimate partner sexual violence remains under-researched, limiting our ability to understand and address the problem. The main objective of this thesis is to contribute to the understanding of the sexual dimension of intimate partner violence. Three research questions are addressed: what situations of sexual victimization (types of acts, frequency) are intimate partner violence victims exposed to? What are the associated clinical characteristics among victims? And how is sexual violence experienced and interpreted when perpetrated by a partner?Methods. After performing a literature review, data from a first cross-sectional study of a sample of female victims of intimate partner violence (N=93), collected through self and third party administered questionnaires, were subjected to cluster and comparative statistical analyses. Data from a second study, collected through non-directive interviews with women who disclosed sexual violence by their partner (N=7), were the subject of an interpretative phenomenological analysis.The results of the quantitative study indicate that 65.6% of the women in the sample had experienced intimate partner sexual violence. Four clusters were identified, corresponding to different contexts: « highly frequent rapes » (5.4%), « predominant sexual coercion » (20.4%), « medium frequency of all forms » (20.4%), and « low frequency of all forms » (19.4%). This study highlights the significant heterogeneity of sexual violence situations within violent relationships, and the tendency of sexually victimized women to suffer from more pronounced symptoms of complex post-traumatic stress disorder. The qualitative study identified five key themes in the lived experience of victims: the impact of a pre-existing sexual dynamic on sexual violence, which helps to « set the stage »; an experience of dehumanization; the pain of an intense cognitive load, associated with trying to understand the aggressions; a process of retrospective reinterpretation of sexual violence, after separation; and the feeling of a psychological impact that is still present despite the separation. This study reveals how emotional distress and cognitive uncertainty are present prior to sexual violence, during sexual violence, and continue after separation. It also shows how victims interpret it in terms of their own vulnerability, at the intersection of traumatic childhood history and insecure attachment This work contributes to improving knowledge about a sensitive and poorly understood topic. The implications for prevention, training of professionals, detection and psychotherapy are discussed. More research is needed to move toward a comprehensive approach that integrates the multiple dimensions and complexities of intimate partner violence.
Les violences au sein du couple sont un phénomène complexe et polymorphe, comprenant les violences physiques, psychologiques, sexuelles, et économiques. Elles constituent l’expression la plus courante des violences faites aux femmes dans le monde. Parmi elles, les violences sexuelles incluent toute activité sexuelle non consentie, obtenue par l’utilisation de la force ou de la coercition. En dépit de leurs conséquences délétères pour la santé mentale des victimes, ces violences demeurent peu étudiées. L’objectif principal de cette thèse est de contribuer à la compréhension de la dimension sexuelle des violences au sein du couple, en posant trois questions de recherche : à quelles violences sexuelles (type d’actes imposés, fréquence) les victimes sont-elles exposées ? Quelles sont les caractéristiques cliniques associées chez les victimes ? Comment les violences sexuelles, perpétrées par le partenaire intime, sont-elles vécues et interprétées par les victimes ? Méthode. Après avoir effectué une recension de la littérature, les données d’une première étude transversale d’un échantillon de femmes victimes de violences conjugales (N=93) ayant déposé plainte, recueillies via des questionnaires auto et hétéro administrés, ont fait l’objet d’analyses statistiques en clusters et comparatives. Les données d’une seconde étude, recueillies au travers d’entretiens non-directifs avec des femmes ayant révélé des violences sexuelles exercées par leur partenaire ont fait l’objet d’une analyse phénoménologique interprétative (N=7). Les résultats de la première étude indiquent que 65,6% des femmes victimes de violences conjugales de l’échantillon ont subi des violences sexuelles commises par leur partenaire. Parmi elles, quatre clusters ont été identifiés, correspondant à des contextes variables : « viols très fréquents » (5,4%), « coercition sexuelle prédominante » (20,4%), « formes multiples - fréquence intermédiaire » (20,4%), et « formes multiples – fréquence faible » (19,4%). Cette étude met en évidence la grande hétérogénéité des situations de violences sexuelles dans les relations violentes, et la tendance des femmes victimisées sexuellement à présenter des symptômes accentués de trouble de stress post-traumatique complexe. L’étude qualitative a permis d’identifier cinq thèmes majeurs dans l’expérience des victimes: les effets d’une dynamique sexuelle préexistante aux violences sexuelles, contribuant à « préparer le terrain »; un vécu de déshumanisation; la pénibilité d’une charge cognitive intense, liées aux tentatives de compréhension des agressions; un processus de réinterprétation rétrospective des violences sexuelles, après la séparation ; et le sentiment d’un impact psychologique toujours présent malgré la séparation. Cette étude révèle comment la détresse émotionnelle et l'incertitude cognitive sont présentes avant les violences sexuelles, pendant les violences sexuelles, et se poursuivent après la séparation. Elle montre également comment les victimes les interprètent dans le sens d’une vulnérabilité propre, au croisement entre antécédents traumatiques dans l’enfance et attachement insécure. Ce travail contribue à une amélioration des connaissances sur un sujet sensible et mal connu. Les implications en termes de prévention, de formation des professionnels, de repérage et de psychothérapie sont discutées. Davantage de recherches sont nécessaires pour avancer vers une prise en charge globale, intégrant les différentes dimensions et aspects complexes des violences conjugales.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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