Le poids du surpoids dans la pratique d'activité physique : le rôle du contrôle de soi - TEL - Thèses en ligne
Theses Year : 2024

The weight of overweight on physical activity: the role of self-control

Le poids du surpoids dans la pratique d'activité physique : le rôle du contrôle de soi

Abstract

Despite the widely recognized health benefits of engaging in physical activity, this salutogenic behavior remains inadequately adopted by a large proportion of the global population. This lack of physical activity is particularly significant among overweight and obese individuals, despite its potential to mitigate comorbidities associated with excess weight. This insufficient practice may be due to the significant stigmatization attached to overweight prevailing in contemporary Western societies. Indeed, weight-related stigmatization is one of the most common forms of stigma, affecting both children and adults. It is associated with significant social consequences, such as negative stereotypes, prejudice, and discrimination, as well as the adoption of unhealthy behaviors by targeted individuals, such as avoiding physical activity. However, the explanatory mechanisms of the relationship between weight-related stigmatization and low levels of physical activity remain unknown to this day. One explanatory path could be through self-control, a central ability in the adoption and maintenance of health behaviors. Self-control operates through various effortful or effortless strategies when two motivations conflict (e.g., exercising after work or lounging on the couch), resulting in either the adoption of the wanted behavior (e.g., exercising) or the opposing behavior (e.g., lounging on the couch). This doctoral project sought to explain how weight-related stigma leads to insufficient physical activity among its victims, through self-control and by addressing two research questions. First, we aimed to 1) determine the extent to which being overweight is salient and a cognitively accessible attribute to others; and 2) examine the relationship between stigma and self-control, specifically examining the relationships between weight-related stigma, physical activity, and effortful and effortless self-control strategies. Five studies were designed to provide insight into these research questions. The first study aimed to address the first question and suggested that being overweight is a salient attribute, more than a weight considered normal. Then, a series of four studies were conducted to address the second line of research. First, we proposed a theoretical model of self-control to address the current limitations of this literature, which served as the basis for two of the studies in this axis. Second, we conducted a systematic review assessing the nature of the relationship between stigma and self- control, revealing a negative effect of stigma on this construct. The last two empirical studies investigated an effortful self-control strategy and an effortless self-control strategy, respectively. The results of these studies are unconclusive regarding the effect of weight-related stigma on self-control and physical activity. The first study lacked of statistical power, while the second, despite high statistical power and rigorous methodology, did not observe the evaluated effortless self-control strategy, making it impossible to estimate the effect of weight- related stigmatization on it. Overall, these results provide some insights into the relationships between weight-related stigma and self-control, and the implications of this work are discussed.
Malgré des bénéfices largement reconnus de la pratique d’activité physique sur la santé, ce comportement salutogène reste insuffisamment adopté par une large partie de la population mondiale. Ce manque d’activité physique est d’autant plus important chez les personnes en surpoids et obèses, alors que celle-ci permet de limiter les comorbidités associées à la surcharge pondérale. Cette pratique insuffisante pourrait être la résultante de l’importante stigmatisation liée au stigmate du surpoids qui prévaut dans les sociétés occidentales contemporaines. En effet, la stigmatisation liée au poids est une des formes les plus courantes de stigmatisation, que ce soit chez les enfants ou les adultes. Elle est associée à d’importantes conséquences sociales, telles que des stéréotypes négatifs, des préjugés et de la discrimination, mais également avec l’adoption de comportements pathogènes par les personnes ciblées, comme l’évitement de l’activité physique. Néanmoins, les mécanismes explicatifs de la relation entre la stigmatisation liée au poids et la faible pratique d’activité physique restent à ce jour inconnus. Une des pistes explicatives pourrait être par le bais du contrôle de soi, une habileté centrale dans l’adoption et le maintien des comportements de santé. Le contrôle de soi opère via différentes stratégies coûteuses ou non coûteuses, lorsque deux motivations s’opposent (e.g., faire de l’activité physique après le travail ou se reposer dans son canapé) et créent un conflit motivationnel. La résolution de ce conflit peut résulter en l’adoption du comportement souhaité (e.g., faire de l’activité physique) ou du comportement opposé (e.g., s’allonger dans son canapé). Ce travail doctoral a cherché à expliquer comment la stigmatisation liée au poids amenait à une pratique insuffisante d’activité physique des personnes qui en sont victimes, par le biais du contrôle de soi et au travers de deux questions de recherche. Premièrement nous avons souhaité 1) déterminer à quel point l’attribut du surpoids est un attribut visible est accessible cognitivement (i.e., saillant) par autrui ; et 2) étudier la relation entre la stigmatisation et le contrôle de soi, et plus spécifiquement les relations entre la stigmatisation liée au poids, l’activité physique et le contrôle de soi non-coûteux et coûteux. Cinq études ont cherché à apporter des éléments de réponse à ces questions de recherche. Une première étude a visé à répondre à la première problématique, et suggère que le surpoids est un attribut saillant, et plus saillant qu’un poids considéré comme normal. Puis une série de 4 études a été conduite pour répondre au deuxième axe de recherche. Premièrement, nous avons proposé un modèle théorique du contrôle de soi, qui vise à dépasser les limites actuelles de cette littérature, et qui a servi de base à deux des études de cet axe. Ensuite, nous avons conduit une revue systématique évaluant la nature de la relation entre la stigmatisation et le contrôle de soi, qui a révélé un effet négatif de la stigmatisation sur ce construit. Les deux dernières études, empiriques, ont investigué respectivement une stratégie coûteuse de contrôle de soi, et une stratégie non coûteuse de contrôle de soi. Les résultats de ces études ne permettent pas de conclure sur l’effet de la stigmatisation liée au poids envers le contrôle de soi et l’activité physique. En effet, la première manque de puissance statistique. La seconde, malgré une très forte puissance statistique et une méthodologie rigoureuse, n’a pas observé la stratégie de contrôle de soi non coûteuse évaluée, rendant impossible l’estimation d’un effet de la stigmatisation liée au poids sur cette dernière. L’ensemble de ces résultats apportent quelques éléments de réponse aux relations entre la stigmatisation liée au poids et le contrôle de soi, et les implications de ce travail sont discutées.
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  • HAL Id : tel-04642465 , version 1

Cite

Margaux de Chanaleilles. Le poids du surpoids dans la pratique d'activité physique : le rôle du contrôle de soi. Psychologie. Université grenoble Alpes, 2024. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-04642465⟩
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