Cette étude exploratoire vise à une meilleure compréhension de cette notion face à l’exigence de bienveillance faite aux enseignants et à l’Ecole dans son ensemble. Par le biais de cette thèse, nous nous intéressons à l’impact des systèmes éducatifs sur les élèves et les enseignants, par le prisme de la bienveillance. Au travers de deux études de terrain (système scolaire français / système scolaire californien – San Diego), nous tentons de dégager des éléments de compréhension de ce qu’est la bienveillance en contexte scolaire. En effet, nous constatons que la bienveillance est une notion floue, empreinte de préjugés et de traductions personnelles, qui peuvent entraver son déploiement. Il nous apparait donc nécessaire d’affiner sa conceptualisation et les critères de son opérationnalisation pour qu’elle puisse être comprise et mise en œuvre au sein des classes. Par le biais d’observations, de questionnaires et d’entretiens, nous tentons de définir ce qu’elle est, comment elle est exprimée par les différents membres de la communauté éducative, mais aussi comment elle est perçue, ressentie, par ceux qui en bénéficient (ou non) et quels impacts sa mise en œuvre peut avoir au sein des classes, au sein des relations et sur les individus. Les résultats montrent que lorsque la bienveillance est conçue comme un obstacle à l’exigence, les enseignants n’imaginent l’appliquer qu’en l’absence de difficultés, qui sont de tous ordres. Enfin, l’exemple de San Diego montre que grâce à une réelle formation globale à la bienveillance, celle-ci peut être mise en œuvre avec un impact réel sur les enseignants et les élèves.