Social diversity in French University : analysis of the 2006-2016 period
Mixité sociale à l'Université : une analyse sur la période 2006-2016 en France
Résumé
Our work provides, first, a methodological framework for measuring social segregation in French Universities. We define the concepts of social origin, social diversity (social segregation) and we select a relevant observation unit to measure social segregation within the French Universities. Over the period 2006-2016, we calculate the Normalized Exposure index of very advantaged and disadvantaged students for each French académies and levels of education (one-year degree, two-year degree, Bachelor and Master). At the national level, values of Normalized Exposure index reveal the existence of social segregation in French universities, although at lower levels than those highlighted by articles on secondary education. We also study the levels of segregation by education level and we observe a downward trend in segregation as students progress through their studies. However, this overall trend does not seem to be carried by all académies, but only by a limited number. In addition, there is an important variability of segregation across education levels as far as one académie can be characterized by low level of segregation for certain education levels and important ones for others. Then, we decompose a segregation index and demonstrate that social segregation at university is rather a local phenomenon, and argue that the main driver of social segregation is the choice of academic discipline at the local level. The last part of our work analyzes the links between social segregation and academic success in French universities. In order to measure the effects of social segregation, we analyze the potential links between the level of social segregation and the probability of success at the end of the first academic year. We observe a significant effect of the part of highly advantaged and disadvantaged students on this probability for the group of disadvantaged students only. Due to the limited size of our sample and identified representativeness problems, this result does not allow us, however, to know precisely what type of peer effect could be at play.
Notre travail fournit, d’abord, un cadre méthodologique pour la mesure de la mixité sociale à l’Université. Celui-ci permet de définir les concepts d’origine sociale, de mixité sociale et de sélectionner une unité d’observation pertinente pour mesurer la mixité sociale au sein de l’Université française. Nous analysons, ensuite, de manière empirique la ségrégation sociale à l’Université en France sur la période 2006-2016. Sur la base de l’indice d’exposition normalisé, nous montrons qu’au niveau national, la ségrégation se fixe à des niveaux plus faibles que ceux mis en évidence par d’autres travaux pour l’enseignement secondaire. Nous montrons également que le niveau de ségrégation à l’Université a plutôt tendance à baisser avec le niveau de diplôme au niveau national. Par ailleurs, nous montrons une très grande variabilité de la ségrégation au cours du cursus par académie, avec des académies peu ségrégées pour certains niveaux d’études et fortement pour d’autres. Afin de compléter notre analyse empirique, nous décomposons nos résultats sur le degré de mixité sociale afin de connaître les parts contributives de chaque facteur au niveau total de la ségrégation. Au niveau national, environ un tiers de la ségrégation correspond à une composante inter-disciplinaire alors que les deux tiers restants résultent d’un facteur interuniversitaire interne à chaque discipline. Nos résultats décrivent également la dimension fortement locale et inter-disciplinaire de la ségrégation dans le système universitaire français. La dernière étape de notre travail analyse les liens entre mixité sociale et réussite à l’Université. Afin de mesurer les effets de la mixité sociale, nous avons choisi d’analyser les liens potentiels entre mixité sociale des formations suivies et réussite universitaire mesurée par le passage en année supérieure. Nous parvenons à mettre au jour un effet significatif de la part des étudiants très favorisés et défavorisés dans les formations sur la probabilité de passage en année supérieure pour le groupe des étudiants défavorisés uniquement. Au regard de la taille limitée de notre échantillon et de certains problèmes de représentativité identifiés, ce résultat ne nous permet pas, toutefois, de connaître précisément le type d’effet de pairs en jeu.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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