Les questions éducatives ont toujours préoccupé les gouvernements du monde comme ceux despays occidentaux et notamment la France. A cet effet, diverses réformes des politiques éducatives sont envisagées pour un système éducatif plaçant en avant l’intérêt supérieur de l’enfant. La mise en lien des transformations opérées avec l’évolution des textes protecteurs des droits des enfants interroge sur le niveau de prise en compte de l’enfant dans ces réformes. Ce travail de recherche se propose de comprendre le niveau d’implication des enfants dans leur éducation dans différents projets éducatifs dont ils sont destinataires. A travers une enquête de terrain par immersion sur trois années dans des ateliers d’accompagnement à la scolarité, nous avons pu observer les interactions des enfants entre eux, mais aussi entre les enfants et les adultes accompagnateurs à la scolarité. De plus, des entretiens ont été réalisés avec les principaux acteurs tout en valorisant la parole des enfants pour qu’ils expriment ce qu’ils pensent de l’éducation reçue dans les divers milieux qu’ils traversent. Ce travail se préoccupe également de comprendre les compétences reconnues aux enfants et les possibilités qui leur sont offertes pour les exprimer alors qu’ils ont entre 9 et 13 ans, tranche d’âge qui précède l’adolescence. Par ailleurs, les enfants enquêtés sont issus de familles d’origine africaine, asiatique et française avec des modèles éducatifs tout aussi variés qui influent sur leurs manières d’agir lors des ateliers. Dans les ateliers, les enfants du collège et ceux de l’école primaire s’adonnent davantage à des activités qui relèvent de leur propre initiative qu’à celles proposées par les adultes. Ils s’approprient aussi des situations mises en place par les adultes. Toutefois, des tensions surgissent dans l’application des règles et des activités initiées par les adultes. Ce travail de recherche a en plus permis de comprendre la manière dont les familles tentent de se conformer aux attentes des institutions éducatives en matière de reconnaissance de l’agency de l’enfant. Les parents enquêtés ne manquent toutefois de relever les écarts qui existent entre les approches éducatives de leurs époques ou de leurs milieux culturels et celles portées par les institutions éducatives françaises. Tout en reconnaissant leur importance dans l’éducation de leurs enfants, elles composent avec celles-ci.