Les décisions d'acquérir et de partager des informations sont d'une importance capitale dans les sociétés modernes. Pourtant, les mécanismes qui sous-tendent ces décisions restent flous. L'acquisition de nouvelles informations permet de mettre à jour ses croyances. Le partage de l'information nécessite de déduire si cette information a suffisamment de valeur pour les autres en termes de mise à jour des croyances. Ces essais étudient pourquoi les gens recherchent des informations lorsqu'elles n'ont aucune valeur instrumentale, et comment les individus infèrent les préférences des autres en matière de recherche d'informations. En combinant l'économie comportementale et la neuro-imagerie basée sur des modèles, nous avons étudié les mécanismes et les calculs cérébraux engagés dans les décisions de recevoir des informations, d'une part, et d'en envoyer, d'autre part. Une première étude a exploré a) comment les individus évaluent la véracité des informations vraies et fausses ("fake news") et b) le rôle de la confiance d'une personne dans la décision d'acquérir des informations supplémentaires. Nous avons émis l'hypothèse que la confiance que les individus accordent à leur estimation de la véracité des informations n'est pas fiable. Malgré une métacognition aussi faible, nous nous attendions à ce que la confiance détermine le comportement de recherche d'informations. Dans un environnement contrôlé, les participants ont été interrogés sur leur niveau de confiance quant à la véracité de diverses informations avant de déclarer leur volonté de recevoir ou non des informations supplémentaires. Les principaux résultats ont montré que la métacognition des participants n'était pas calibrée pour évaluer l'information avec précision, mais qu'elle déterminait le désir d'acquérir des informations supplémentaires, démontrant ainsi un rôle clé de la surveillance métacognitive. Dans une deuxième étude, nous l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle pour explorer la manière dont les individus infèrent les préférences des autres en matière d'information ainsi que les bases neurocomputationnelles sous-jacentes. Nous avons testé un modèle bayésien dans lequel les individus pondéraient leurs croyances sur la véracité des informations, la préférence simulée de la population et la distance sociale de l'agent cible. Les participants jouaient le rôle d’émetteurs. Ils étaient récompensés pour s'aligner sur le choix de réception de récepteurs en choisissant de leur fournir ou non des informations supplémentaires. Les résultats ont montré que les émetteurs intégraient initialement des croyances sur la probabilité de véracité et des prieurs sur les croyances des récepteurs, surestimant les préférences des récepteurs pour l'information. Lorsqu'ils recevaient un indice sur les croyances des récepteurs concernant le contenu de l'information, les émetteurs modifiaient leur comportement pour privilégier leurs croyances sur les croyances des récepteurs. Nous avons montré que les croyances associées à la probabilité de la véracité d’une information étaient corrélées positivement avec le cortex préfrontal médian ventral, le striatum bilatéral et le cortex préfrontal dorsolatéral. Les croyances associées aux croyances des récepteurs ont déclenché une augmentation du signal dans la jonction temporo-pariétale bilatérale. Ces résultats révèlent les systèmes cérébraux engagés dans la mise à jour des croyances sur les préférences des autres pour acquérir des informations supplémentaires sur les nouvelles.