The transmutes of the Egyptian Memesphere : navigating cultural dynamics and social changes post-2013
Les transmutations de la mèmosphere égyptienne : naviguer dans la dynamique culturelle et les changements sociaux après 2013
Résumé
During the political mobilization years in Egypt (2005- 2013), and particularly after 2011, it is important to observe the parallel shifts in cultural discourses. In addition to the augmenting tone of protest against the political regime and the escalating generational conflicts, a generation affected by the global digital culture heavily impacted the scene of cultural production. Observing the evolution of the memesphere, online videos and vines, language- bending trends and “comics” may reveal more than a traditional flow of an online material compared to other places in the Arab world : Is “internet comedy” a transmediatic reaffirmation and enforcement of values and ideologies expressed by the “old” media (literature, film, television, political discourse), or it is rather the gradual development of a vital tool of contestation, deconstruction and negotiation of the nation's relevant recent and old histories.It is notable how effectively Internet comedy material infiltrated the political, social and cultural life in Egypt, particularly after 2011 uprising, as an actual and prompt commentary medium that takes the topsy turvy politics, daily news and trends, historical symbols and popular culture productions to a whole new level. Defined as the reproduction of an already present material by the “common people” , online memes and social media comics pages could be regarded as an extemporaneous re-contextualization of old and recent cultural histories, where an intentional intervention of cultural creators and social actors materializes as an engineering process of the public opinion and the sociopolitical stances.The political unrest taking place since 2011 was reflected in the cultural production sphere, taking different phases and transmutes in relation to the quick and successive transformations of the political regimes and people's interactions. As influential as they had been during the upheaval in January 2011, social media and internet comedy continued to convey the political and ideological dynamics animating the Egyptian society in the years of the aftermath. Starting from the emergence of omnipresent memes and comics during the presidential campaigns and the crucial political crossroads, internet comedy kept agitating the social imaginary and disrupting the mainstream media agendas of the successive governing regimes and their supporters. Meanwhile, internet comedy assisted a growing critical current of social conservatism through deciphering the nature of religious and cultural hypocritical discourses on gender, equality and citizenship. This trajectory in parallel to the sociopolitical critique is definitely a cornerstone in this research project.It is important to delineate the specificity of the Egyptian context where “digital caricatures” as a generic global category are modulated and appropriated in different forms. Among the most popular forms come the ‘comics' that acquired so different connotation in Egypt than their Anglo-Saxon one . Comics represent the genre where the confluence of the local popular culture- (cadres from popular films, TV drama or theatrical pieces), the visual organization of a caricature, and other elements like written commentary or dialogue occurs.In the conceptual fields of nationalism, religion, and gender, this dissertation scrutinizes the rise of populist strategies of governance, the postrevolutionary societal polarization, and the tactical media mobilizations in Egypt after 2013. Through the lens of the memesphere, and its diversified contributors, the Egyptian sociopolitical trends open a wide gate on the current social dynamics and the multi-dimensional cultural representations reflecting on the contemporary Egyptian reality.
Après le soulèvement populaire égyptien de 2011, l'influence omniprésente de la mémosphère Internet sur le paysage politique, social et culturel de l'Égypte est devenue remarquable. Les mèmes Internet se sont de plus en plus transformés en un moyen de commentaire réel et rapide qui a porté à un niveau différent la politique, les nouvelles et les tendances quotidiennes, les symboles historiques et les productions de la culture populaire.Définis comme la reproduction d'un matériau déjà présent par les « gens ordinaires », les mèmes en ligne peuvent être considérés comme une recontextualisation extemporanée d'histoires culturelles anciennes et récentes, où l'intervention intentionnelle des créateurs culturels et des acteurs sociaux se matérialise par un processus d'ingénierie de l'opinion publique et des positions sociopolitiques.L'examen de la mémosphère égyptienne après 2013, en tant qu'outil de contestation, véhicule de propagation des discours populistes émergents et concurrents, et espace interactif de critique sociopolitique, pourrait être considéré comme l'axe central et la problématique de cette thèse.Cette thèse explore principalement la manière dont la mémosphère influence les guerres culturelles et déclenche des tendances sociales dans les domaines conceptuels du nationalisme, de la religion et du genre après 2013. De ce point de vue, l'activité de la mémosphère apparaît comme le développement progressif d'un outil vital de contestation, de déconstruction et de négociation des histoires récentes et anciennes de la nation à la lumière des transformations sociopolitiques et des idéologies de courants conflictuels à l'ère de la confluence des médias fortement influencée par les agendas politiques et les propensions populistes.Mon choix d'examiner l'évolution de la mémosphère égyptienne dans les cadres du nationalisme, de la religion et du genre est motivé par les changements significatifs qui ont introduit de nouvelles dynamiques et les débats animés qui se déroulent dans ces domaines particulièrement actifs.Le réexamen de l'identité nationale, des idéologies religieuses et des normes de genre dominantes sont apparus comme des domaines cruciaux de conflit et de contestation après 2013.En étudiant la manière dont les mèmes Internet remplissent des fonctions allant au-delà du simple humour et de la précipitation de thèmes risibles, j'ai identifié ces trois lentilles conceptuelles comme étant au cœur de mon analyse. L'exploration des guerres de mèmes et de leurs symboles associés en relation avec le nationalisme, la religion et le genre a orienté mon processus de recherche et fourni trois perspectives complémentaires sur les transformations socioculturelles substantielles qui se produisent en Égypte depuis 2013.Mon étude de la mémosphère égyptienne après 2013 a été en partie motivée par le désir de contextualiser le soulèvement égyptien et ses conséquences dans des cadres culturels, historiques et mondiaux plus larges. La logique de participation sur les plateformes numériques, les réseaux sociaux et les phénomènes émergents du néo populisme et du néonationalisme sont apparus comme une influence significative.Le soulèvement égyptien a marqué un tournant, contribuant à ce que je considère comme une division tripartite des affiliations politiques et des tendances culturelles qui dominent la sphère en ligne depuis 2013 : Al-thawragiyya (les révolutionnaires) représentant l'opposition libérale et de gauche et les sympathisants du soulèvement de 2011, al-dawlagiyya (les partisans de l'État) représentant l'« alliance de stabilité » qui a soutenu la prise de pouvoir militaire et le régime de Sisi depuis la destitution de Mohamed Morsi en 2013, et al-Islāmgiyya (les islamistes) représentant les différents blocs de l'islam politique menés par l'organisation des Frères musulmans.
Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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