Mosquitoes and people. The territories of malaria in Tori-Bossito (Southern Benin)
Des moustiques et des hommes. Les territoires du paludisme à Tori-Bossito (sud du Bénin)
Abstract
One of the specificity of African sub-Saharan countries like Benin lies in their sub-tropical climate, warm and humid. Those climatic characteristics allow the existence of an endemic malaria transmission. However, at a micro-scale, different people are not exposed similarly to this health risk. Therefore, we wanted to understand which environmental characteristics (in a broad sense) were determinant for the malaria transmission at this very fine scale. We conducted a study in a rural district of southern Benin, Tori-Bossito, composed of nine villages. A territorial diagnosis, combined with an epidemiological survey of a cohort of 600 new-born, and with catches of anopheles vectors during the 3 years of the study (2007-2010), allowed the identification of i) the areas were the vectors was predominant, and ii) the vulnerability factors of people. The fieldwork consisted in collecting multi-scale environmental indicators (regional and local), and conducting a human geography analysis concerning bed nets and insecticides utilization practices, structure of habitat, and soil occupation close to the life places. By modeling these environmental variables into a GIS (Geographic Information System), we were able to show that a "territorialisation" of the risk in Tori-Bossito was present, associated with ethnic and socio-economic conditions. A spatial segregation linked to life-conditions that questions the vulnerability of people in a context of rural-urban migrations.
L'une des spécificités des pays d'Afrique sub-saharienne comme le Bénin est leur climat subtropical, chaud et humide. Ces caractéristiques climatiques permettent l'existence d'une transmission endémique du paludisme. Cependant, à très fine échelle, les individus ne sont pas tous exposés de la même manière à ce risque sanitaire. On a ainsi voulu comprendre quelles caractéristiques de l'environnement au sens large déterminent la transmission palustre à micro-échelle. L'étude a été menée dans une commune rurale du sud du Bénin composée de neuf villages, Tori-Bossito. Un diagnostic territorial, couplé au suivi épidémiologique d'une cohorte de 600 nouveau-nés, et à des captures d'anophèles vecteurs pendant les trois années de l'étude (2007-2010) a permis d'identifier d'une part les zones où le vecteur est le plus présent, et d'autre part les facteurs de vulnérabilité des individus. Le travail de terrain a consisté à collecter des indicateurs environnementaux multi-échelles (région, village, maison), et à mener une analyse de géographie humaine sur les pratiques d'utilisation des moyens de protection (moustiquaires, insecticides...), la structure de l'habitat, et l'occupation du sol à proximité des lieux de vie. La modélisation finale de ces variables dans un SIG (Système d'Information Géographique) a permis de mettre en évidence à Tori-Bossito une territorialisation du risque qui fait écho à des conditions ethniques, culturelles et socio-économiques diverses. Une ségrégation spatiale liée aux modes de vie qui pose la question de la vulnérabilité des individus dans un contexte de migrations et d'exode rural vers les villes.