Ethnographies de la gestion de l’eau à Tuti (Khartoum, Soudan) et Caño de Loro (Carthagène, Colombie). Histoire, localité et politique dans une perspective d’anthropologie urbaine comparée. - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2015

Ethnographies of water management in Tuti (Khartoum, Sudan) and Caño de Loro (Cartagena, Colombia). Comparing history, locality and politics in urban anthropology.

Etnografías de la gestión del agua en Tuti (Jartum, Sudán) y Caño de Loro (Cartagena, Colombia). Historia, localidad y política desde una antropología urbana comparada.

Ethnographies de la gestion de l’eau à Tuti (Khartoum, Soudan) et Caño de Loro (Carthagène, Colombie). Histoire, localité et politique dans une perspective d’anthropologie urbaine comparée.

Résumé

At the turn of the twentieth century, numerous cities such as Cartagena (Colombia) and Khartoum (Sudan), adopted a centralized technical and administrative model for the management of drinking water. Associated since its construction to planned urban development projects, the water network constitutes a political technology and becomes a landmark of urban spatiality, for politicians as well as for technicians and urban dwellers. The compared analysis of access strategies, daily usage, and the role of water in the imagination of two populations with an ambiguous urban status – Caño de Loro (Cartagena) and Tuti (Khartoum) – allows us to approach the social complexity of contemporary cities in the South. The comparison supposes a reflexive orientation that leads us, over and beyond the socio-political dynamics of each context, to critically consider our categories of analysis. In the first part the water network is contextualized in the history of each city, where its recent apparition and setting up rests upon the reinforcement or creation of dense power relations, as well as a new conception of nature, particularly of water. Such relational and political features lead to, in the second part, an understanding of how the materiality of water and its sharing produces particular localities within the urban space. Therefore, the analysis of relations between public and private spheres through everyday water exchanges lets us discuss the relevance of the notion of “collective management” of resources in Cartagena and Khartoum. The third part considers the mechanisms draw on by different actors within the particular context of urban planning to negotiate their margin of action on land and water. It highlights the political dimension of identity categories as well as the transformative power of individual and collective actions in situations where resource management is crossed with individual, local, national, and global logics at the same time.
A principios del siglo XX, en Jartum (Sudán) y en Cartagena (Colombia), como en numerosas ciudades del planeta, es adoptado un modelo técnico-administrativo centralizado para la gestión del agua de consumo. Desde entonces, la red de agua potable, asociada a proyectos de desarrollo urbano planificado, constituye una tecnología política y deviene rápidamente una marca distintiva de la espacialidad y del modo de vida urbanos tanto para los administradores como para los técnicos y para las poblaciones citadinas. El análisis comparado de las estrategias de acceso al agua, de sus usos cotidianos y del imaginario que le es ligado en poblaciones que tienen un status urbano problemático – Caño de Loro (Cartagena) y Tuti (Jartum) – permite abordar la complejidad social de las ciudades contemporáneas del Sur. En este sentido, la comparación comporta una orientación crítica y conduce, más allá del estudio de las dinámicas sociopolíticas de cada contexto, a una revisión de las categorías de análisis utilizadas en este trabajo. En la primera parte de la tesis, la red hídrica es contextualizada en la historia de cada ciudad donde su instalación, relativamente reciente, reposa sobre la intensificación e incluso la aparición de importantes relaciones de poder así como sobre una transformación de la concepción de la naturaleza, más precisamente del agua. El carácter relacional y político de la red hídrica permite comprender, en la segunda parte de la tesis, como la materialidad del agua y los intercambios de los que es objeto, producen “localidades” particulares al interior del espacio urbano. Así, el análisis de las relaciones entre espacios públicos y privados à través la redistribución cotidiana del agua lleva a una discusión sobre la pertinencia de la noción de “gestión colectiva” de los recursos en Cartagena y en Jartum. La tercera parte del trabajo aborda los mecanismos movilizados por diferentes actores en contextos de planificación urbana para negociar su margen de acción sobre el agua y la tierra. De esta manera es considerada la dimensión política de las categorías de pertenencia y el poder transformador de las acciones colectivas e individuales en situaciones donde la gestión de los recursos es atravesada al mismo tiempo por lógicas individuales, locales, nacionales y globales.
Au tournant du XXe siècle, un modèle technique et administratif centralisé est adopté pour l’approvisionnement en eau de consommation dans de nombreuses villes de la planète, dont Carthagène (Colombie) et Khartoum (Soudan). Dès lors, associé aux projets de développement urbain planifié, le réseau hydrique se constitue comme une technologie politique et devient un marqueur de la spatialité et des modes de vie urbains, autant pour les administrateurs que pour les techniciens et les populations citadines. L’analyse comparée des stratégies d’accès, des usages quotidiens et de l’imaginaire lié à l’eau de deux populations insulaires dont le caractère urbain s’avère problématique – Caño de Loro (Carthagène) et Tuti (Khartoum) – permet d’aborder la complexité sociale des villes du Sud contemporaines. La comparaison comporte dans ce sens une orientation critique et conduit, au-delà de l’étude des dynamiques sociopolitiques propres à chaque contexte, à interroger les diverses catégories d’analyse utilisées au cours de ce travail. Dans la première partie de la thèse, le réseau hydrique est restitué dans l’histoire de chaque agglomération où sa mise en place, relativement récente, repose à la fois sur le renforcement, voire sur l’émergence, d’importants rapports de pouvoir et sur une transformation dans la conception de la nature, et plus particulièrement de l’eau. Ce caractère relationnel et politique du réseau ouvre la voie, dans une deuxième partie, à la compréhension de la façon dont la matérialité de l’eau et ses échanges contribuent à la production de « localités » particulières au sein de l’espace urbain. Ainsi, l’analyse des relations entre espaces publics et privés par le biais du partage quotidien de l’eau amène à discuter la pertinence de la notion de « gestion collective » des ressources à Carthagène et à Khartoum. La troisième partie aborde les mécanismes mobilisés par différents acteurs, dans le contexte particulier de la planification urbaine, pour négocier leur marge d’action sur l’eau et la terre. Elle met en lumière la dimension politique des catégories d’appartenance ainsi que le pouvoir transformateur des actions collectives et individuelles dans des situations où la gestion des ressources est traversée par de logiques, à la fois individuelles, locales, nationales et globales.
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Citer

Luisa Arango. Ethnographies de la gestion de l’eau à Tuti (Khartoum, Soudan) et Caño de Loro (Carthagène, Colombie). Histoire, localité et politique dans une perspective d’anthropologie urbaine comparée.. Sciences de l'Homme et Société. Université Paris 8, 2015. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-01247504⟩
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