La transformation urbaine se concentre généralement sur la facilitation des classes moyennes, tout en se caractérisant (souvent) par la gentrification, qui, en tant que processus, est liée aux circuits mondiaux de transferts de politiques urbaines. Les quartiers densément habités par des populations (im)migrantes semblent composer la réputation et la stigmatisation du quartier, qui, en retour, construisent l'opinion des gentrifieurs potentiels. La perception de l'extérieur contribue finalement à déterminer les caractéristiques du processus de transformation urbaine. Dans ce contexte, cette thèse, par le biais d'une comparaison, étudie les conséquences des perceptions et des politiques médiatisées et si (et comment) elles conduisent une transformation urbaine à présenter des caractéristiques qui résonnent avec la gentrification. La comparaison porte sur Tarlabasi (Istanbul), Kretaviertel (Vienne) et le Quartier de la Porte-Saint-Denis (Paris), qui sont a) des quartiers connaissant une transformation urbaine de type gentrification et b) des exemples de quartiers à forte densité de populations turques/kurdes de classe inférieure. La comparaison est basée sur l'analyse de documents d'archives politiques, urbanistiques et médiatiques, d'entretiens semi-structurés avec des experts et des résidents turcs/kurdes, d'observations, d'analyses d'images et de cartographie de terrain. En résumé, ce travail met en évidence les facteurs qui sont similaires dans les trois études de cas, mais aussi les différentes façons dont la perception sociale et les politiques façonnent de manière cruciale la façon dont la gentrification se déroule. Cette thèse montre que la manière dont les villes régulent et surveillent la transformation urbaine à l'avenir aura un impact crucial sur la vie du quartier.