Between realities and appearances, the forms of female prostitution in the works of Balzac, Dickens and Dostoevsky
Entre réalités et apparences, les formes de la prostitution féminine chez Balzac, Dickens et Dostoïevski
Résumé
Emancipating itself from the prohibitions dictated by religious tradition and the mores of the time, the cultural world of the 19th century opened up to a realistic conception of works, engaging a reflection on poverty, marginality and social disparities. Based on this attention to the margins, from the beginning of the 19th century, we will consider a study of female prostitution and its literary appropriation, through the works of Honoré de Balzac, Charles Dickens and Fyodor Dostoyevsky. How do the representations of venal love help to rethink the fixity of sexual norms and identities ? In what way are they revealing the dysfunctions of the patriarchal system ? In what forms do they appear and what do they act out ? Finally, to what extent does the literary work both stabilize and rethink gender, thus nourishing the norm through subversion ? Following a comparative approach, eleven of the works studied, published between the 1830s and 1880s and coming from different socio-cultural environments, question gender through the prism of female prostitution. They contribute to demonstrate the subversive and denunciatory dimension of the novel's thinking on the world of prostitution, a thinking that, through various female and male characters, questions the exemplarity of the transcultural model, while revealing the corruption of the patriarchal system. Conformist and transgressive, the narrative gesture reinvests the socio-economic, moral and identity questioning on the forms of venal love, making the prostitute a paradoxical figure located between the norm and deviance. Nineteenth-century literature thus raises socio-cultural questions, inseparable from ethical and religious questions, thus justifying a transdisciplinary approach at the confluence of literature, history, philosophy, and social sciences. We will consider the literary work as a tool for critical reflection on gendered identities that brings gender roles closer together and even inverts hierarchy, questioning social realities and deconstructing appearances.
S’émancipant des interdits que lui dicte la tradition religieuse et les mœurs de l’époque, le monde culturel du XIXe siècle s’ouvre sur une conception réaliste des œuvres, engageant une réflexion sur la pauvreté, la marginalité et les disparités sociales. C'est en prenant appui sur cette attention portée aux marges, à partir du début du XIXe siècle, que nous envisagerons une étude autour de la prostitution féminine et de son appropriation littéraire, à travers les œuvres d’Honoré de Balzac, de Charles Dickens et de Fiodor Dostoïevski. En quoi les représentations de l’amour vénal aident-t-elles à repenser la fixité des normes et des identités sexuées ? Sous quelles formes se présentent-t-elles et en quoi sont-elles révélatrices des dysfonctionnements du système patriarcal ? Enfin, si l’œuvre littéraire permet à la fois de stabiliser et de repenser le genre, nourrit-elle la norme par la subversion ou propose-t-elle de nouveaux modèles ? Obéissant à une approche comparatiste, onze œuvres étudiées, publiées entre les années 1830 et 1880 et issues d’environnements socioculturels différents, interrogent la question du genre sous le prisme de la prostitution féminine. Elles contribuent à démontrer la dimension subversive, dénonciatrice, de la pensée romanesque sur le monde prostitutionnel, une pensée tributaire de stéréotypes qui dévoilent cependant la corruption du système patriarcal. Conformiste et transgressif, le geste narratif réinvestit le questionnement socioéconomique, moral et identitaire sur les formes de l’amour vénal, faisant de la prostituée une figure paradoxale située entre la norme et la déviance, la sexualité et l’amour inconditionnel. La littérature du XIXe siècle soulève ainsi des questions socioculturelles, inséparables des questions éthiques et religieuses, justifiant ainsi une approche transdisciplinaire au confluent de l'histoire, de la philosophie, des sciences sociales. Nous considérerons l’œuvre littéraire en tant qu’outil de réflexion critique qui rapproche, voire inverse les rôles de genre et atténue la hiérarchie, remettant en cause les apparences et dénonçant les réalités sociales.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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