Analyse transdisciplinaire des problèmes de mobilité des élèves entre l’école et le domicile : Cas d’étude de la commune de Mons - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2023

Transdisciplinary analysis of mobility problems of children between school and home: Case study of the municipality of Mons

Analyse transdisciplinaire des problèmes de mobilité des élèves entre l’école et le domicile : Cas d’étude de la commune de Mons

Résumé

At peak time, Mons, a 96,545 inhabitants medium-sized city (Statbel, 2022a) located in the southwest of Belgium, has a congested city centre. Elementary and secondary schools seem to be the main responsible, as a large majority of them are in this city centre. Therefore, it generates a very large amount of moves at entry and exit times. In addition, in the last few years, the distance covered by the children between home and school has considerably increased, mainly due to urban spreading and the increased use of motorisation (Wiel, 2004). Finally, in Belgium, parents are free to choose the school. They do not necessarily choose the nearest school. These various factors involve that children are intensively supported to school by car, in other words, the practice of the 'enfant paquet' (Dolto, 1985, p. 72). The consequences of this practice are multiple: the loss of autonomy and independence (Granié et al., 2019), the decrease of "motility" (Kaufmann et Widmer, 2005), the decrease of orientation in space, the loss of landmarks, the loss of social links, but also, the increase of physical and psychological health problems (UNICEF, 2019 ; OMS, 2019). The research question of this thesis is therefore: What are the factors that allow us to understand the problems of school mobility in Mons? How can we understand this daily congestion? The methodological approach adopted in this thesis to apprehend this phenomenon is “inductive-abductive” and based on the “Méthodologie de la Théorisation Enracinée” (Luckerhoff et Guillemette, 2012). This method leads to an iterative, or emergent-fit, research process between theoretical concepts and field data (Lejeune, 2019, p. 22). Thus, from the field, different plausible intuitions that could apprehend the phenomenon are identified. Then, some intuitions become abductions that will be verified in the literature. Finally, these verified abductions are re-founded in the field. Throughout the research process, numerous field data are solicited and interpreted: data from participatory processes, field observations with pictures and Google views (Traffic Flow), data from students and schools from the “Fédération Wallonie-Bruxelles” (FWB), an exploratory online survey, twenty-one semi-structured interviews with twelve parents and twenty-two semi-structured interviews with different stakeholders. The research process took place in three main steps. First, the distance to be travelled between home and school by children in Mons is analysed using confidential data from the “Fédération Wallonie-Bruxelles” and the making of GIS maps. These first results show that the mobility problems in Mons can’t only be solved by a question of proximity and distribution of schools. Thus, the second step of the research led us to study the motility (Kaufmann et Widmer, 2005) of Mons’s families. Based on an exploratory online survey, three parent’s profiles were identified sorted by daily used transport modes. Then, semi-structured interviews were conducted with twelve parents of students, allowing us to understand the modal and school choice mechanisms for these three groups. Finally, during the semi-directive interviews with the parents, another element emerged: the socio-spatial representations of the schools, the territory, and the transport modes. The specificity of this research compared to the literature on sustainable normative theories would be in the study and the understanding of motility and socio-spatial representations. As the research process progressed, the verified abductions have allowed to construct a transdisciplinary and systemic theoretical model (motility - representation - distance) that would allow us to apprehend the problem. Indeed, this model brings together factors from different disciplines (such as architecture, urban planning and urban sociology) that are understood by a single researcher. These factors are also interconnected and link or influence each other in a direct, reciprocal or contrary way. To conclude, the proposed theoretical model will be confronted with recent normative sustainable mobility theories (Rogers, 2003 ; Rogers et Gumudchdjian, 2008 ; CPDT, 2004) which promote proximity planning and a structuring public transport network to support modal shift and reduce emissions gases in densely populated centres. It will be shown that the mobility problems in the city centre of Mons cannot be apprehend only by an architectural and urbanistic aspect of the development of the territory, i.e., the density of inhabitants and the proximity of functions. Thus, sustainability issues would be simplified and wrongly generalised in view of the motility observed in Mons. By adopting a position that considers all the specificities of the possible lifestyles and motilities, we observe that other elements such as motilities and socio-spatial representations would influence the school mobility problems in Mons just as much. Thus, the theoretical, empirical, transdisciplinary, and systemic model proposed in this thesis would complement these theories on urban sustainability.
Aux heures de pointe (de la circulation), Mons, ville moyenne de 96 545 habitants (Statbel, 2022a) située au sud-ouest de la Belgique, a son centre-ville intramuros congestionné. Les écoles fondamentales et secondaires seraient les principales fautives, car une grande majorité d’entre elles sont situées dans ce centre-ville. De ce fait, elles génèreraient un très grand nombre de déplacements aux heures d’entrée et de sortie. De plus, ces dernières années, la distance parcourue par les élèves entre le domicile et l’école a considérablement augmenté, principalement en raison de l’étalement urbain et de l’utilisation accrue de la motorisation (Wiel, 2004). Enfin, en Belgique, les parents ont le libre choix scolaire. Ils ne choisissent donc pas nécessairement l’école de proximité. Ces différents éléments impliquent un accompagnement intensif des enfants en voiture à l’école, autrement dit la pratique de l’« enfant paquet » (Dolto, 1985, p. 72). Les conséquences de cette pratique sont multiples : la perte d’autonomie et d’indépendance (Granié et al., 2019), la diminution de la « motilité » (Kaufmann et Widmer, 2005), la diminution de l’orientation dans l’espace, la perte de points de repère, la perte de liens sociaux, mais aussi l’augmentation de problèmes de santé physique et psychologique (UNICEF, 2019 ; OMS, 2019). La question de recherche de cette thèse est donc : Quels sont les facteurs permettant d’appréhender les problèmes de mobilité scolaire à Mons ? Comment pouvons-nous appréhender cette congestion quotidienne ? L’approche méthodologique adoptée dans cette thèse pour appréhender ce phénomène est inductive-abductive et s’appuie sur la Méthodologie de la Théorisation Enracinée (Luckerhoff et Guillemette, 2012). Cette méthode conduit à suivre un processus de recherche itératif, ou emergent-fit, entre les concepts théoriques et les données de terrain (Lejeune, 2019, p. 22). Ainsi, à partir du terrain, différentes intuitions plausibles susceptibles d’appréhender le phénomène sont identifiées. Ensuite, certaines intuitions deviennent des abductions qui seront vérifiées dans la littérature. Enfin, ces abductions vérifiées sont réapprofondies sur le terrain. Tout au long du processus de recherche, de nombreuses données de terrain sont sollicitées et interprétées : les données de processus participatifs, les observations de terrain avec des photographies et des vues Google (Traffic Flow), les données des élèves et des écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), une enquête exploratoire en ligne, vingt et un entretiens semi-directifs avec douze parents d’élèves et vingt-deux entretiens semi-directifs avec différentes parties prenantes. Le processus de recherche s’est déroulé en trois grandes étapes. Tout d’abord, la distance à parcourir entre la maison et l’école par les élèves montois à Mons est analysée à partir des données confidentielles de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la réalisation de cartographies SIG. Ces premiers résultats démontrent que les problèmes de mobilité à Mons ne peuvent se résoudre qu’à une question de proximité et de répartition des écoles. Ainsi, la deuxième étape de la recherche nous a amené à étudier les motilités (Kaufmann et Widmer, 2005) des familles montoises. À partir d’une enquête exploratoire en ligne, trois profils de parents d’élèves ont été identifiés selon les modes de transports utilisés au quotidien. Les entretiens semi-directifs réalisés ensuite avec douze parents d’élèves, permettent de comprendre les mécanismes de choix modaux et scolaires pour ces trois groupes. Enfin, lors des entretiens semi-directifs avec les parents d’élèves, un autre élément est ressorti : les représentations socio-spatiales pour les écoles, le territoire et les modes de transports. La spécificité de cette recherche par rapport à la littérature sur les théories normatives durables, se trouverait dans l’étude et la compréhension des motilités et des représentations socio-spatiales. Au fur et à mesure du processus de recherche, les abductions vérifiées ont permis de construire un modèle théorique (motilité – représentation – distance) transdisciplinaire et systémique permettant d’appréhender la problématique. En effet, celui-ci regroupe des facteurs de différentes disciplines (comme l’architecture, l’urbanisme et la sociologie urbaine) appréhendés par un seul chercheur. Ces facteurs sont aussi interconnectés entre eux et se liaisonnent ou s’influencent de manière directe, réciproque ou contraire. Pour conclure, le modèle théorique proposé sera confronté aux théories normatives de mobilité durables récentes (Rogers, 2003 ; Rogers et Gumudchdjian, 2008 ; CPDT, 2004) qui préconisent un aménagement de proximité et un réseau de transport en commun structurant pour favoriser un report modal et diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans les centres denses en habitants. Il sera démontré que les problèmes de mobilité en intramuros de Mons, ne peuvent s’appréhender uniquement par un aspect architectural et urbanistique de l’aménagement du territoire, c’est-à-dire la densité d’habitants et la proximité des fonctions. Les questions de durabilité seraient ainsi simplifiées et erronément généralisées au vu de la motilité observée à Mons. En adoptant une posture qui prend en compte toutes les spécificités des modes de vies et des motilités possibles, on observe que d’autres éléments comme les motilités et les représentations socio-spatiales influenceraient tout autant les problèmes de mobilité scolaire montois. Ainsi, le modèle théorique, empirique, transdisciplinaire et systémique proposé dans cette thèse compléterait ces théories sur la durabilité urbaine. Enfin, la thèse ouvrira sur huit leviers d’action potentiels (transdisciplinaires et systémiques) pour agir sur les problèmes de mobilité scolaire à Mons.
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Citer

Durieux Marianne. Analyse transdisciplinaire des problèmes de mobilité des élèves entre l’école et le domicile : Cas d’étude de la commune de Mons. Architecture, aménagement de l'espace. Université de Mons (UMONS), 2023. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-04217400⟩
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