The Länder and the Regions faced with organic farming : building policy capacity from the edge.
Les Länder et les Régions face à l'agriculture biologique : la construction d'une capacité d'action par la marge.
Résumé
This thesis focuses on the process of strengthening the policy capacity of regional authorities through a sectoral margin: organic agriculture. It is based on a comparative qualitative survey conducted in two French regions, Auvergne and Brittany, and two German Länder, Hesse and Lower Saxony, using semi-structured interviews and a collection of archives. Drawing on the analytical framework of the sociology of public policy, it shows how, in a sector dominated by the national and European levels of intervention, the marginality of organic farming gives the regions autonomy of action in the agenda-setting phase. The combination of a decentralization process encouraged by the European Union and the investment of regional executives subsequently allowed regional authorities to assert themselves in the regulation of the segment at their level. The fact that the dominant agricultural model is being challenged by specialist representatives of organic farming fosters the activation of partisan cleavages. Based on a low budget and strong politicization, support for organic agriculture takes on the appearance of an emblematic policy. It is an opportunity for executives to translate partisan shifts into a differentiated implementation of public policy. If the fragmentation of resources requires the stabilization of partnerships in the manufacture of public action, this thesis asserts that the power of regional authorities does not rest on the search for compromise, but on the selection of alternatives. The presence of conflicts thus strengthens their policy capacity and makes possible a governing activity of the Länder and the Regions.
Cette thèse s’intéresse au processus de renforcement de la capacité d’action des autorités régionales par une marge sectorielle : l’agriculture biologique. Elle s’appuie sur une enquête qualitative comparative menée dans deux Régions françaises, l’Auvergne et la Bretagne, et deux Länder allemands, la Hesse et la Basse-Saxe, à partir d’entretiens semi-directifs et d’un recueil d’archives. Mobilisant le cadre d’analyse de la sociologie de l’action publique, elle montre comment, dans un secteur dominé par les échelles d’intervention nationale et européenne, la marginalité de l’agriculture biologique assure aux régions une autonomie d’action dans la phase de mise à l’agenda. La combinaison d’un processus de décentralisation encouragé par l’Union européenne avec l’investissement des exécutifs régionaux permet, par la suite, aux autorités régionales de s’affirmer dans la régulation du segment à leur échelle.La mise en controverse du modèle agricole dominant par les représentants spécialistes de l’agriculture biologique favorise l’activation des clivages partisans. Reposant sur un faible budget et une forte politisation, le soutien à l’agriculture biologique prend les atours d’une politique emblématique. Elle est l’occasion pour les exécutifs de traduire les alternances partisanes par une conduite différenciée de l’action publique. Si la fragmentation des ressources nécessite la stabilisation de partenariats dans la fabrique de l’action publique, cette thèse affirme que le pouvoir des autorités régionales ne repose pas sur la recherche de compromis, mais sur la sélection d’alternatives. La présence de conflits renforce ainsi leur capacité d’action et rend possible une activité de gouvernement des Länder et des Régions.
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