Solidarity with Victor Hugo, Jules Michelet and George Sand
Solidarité chez Victor Hugo, Jules Michelet et George Sand
Résumé
In the decades following the French Revolution, when it appeared necessary to rethink the social bond, debates gradually developed around the question of solidarity. Debates which would continue throughout the 19th century, like a flipside to the great Social question. The specificity of this work is to try to show how this common term passes through the writings of three major figures of romanticism, Victor Hugo, Jules Michelet and George Sand. By a systematized approach of confrontation of their writings, it is a question of seeing how these authors attempt to offer, with this term of solidarity, an answer to the risk of social dislocation, which draws its roots in the romantic thought of the great continuity of nature. By comparing their texts, it is a question of defining the contours of a word that each of these author's works appropriates in a specific way in order to reconcile, with regard to the society, general equality and the freedom of individuals and to point out a lack that writing, ultimately, seeks to fill. A game of mirrors that reveals common points and divergences, not necessarily thought out by these authors. By examining the term, first in the romantic vision of nature, then in that of society, we begin to define the outlines of a structuring notion for French political romanticism. The term solidarity produces a naturalization of politics which is not its justification, but a critical refoundation. Despite this shared vision of a natural foundation of solidarity that would settle the question of origin, the writings of the three writers ultimately come up against tensions between the individual and the collective, property and community, freedom and equality that the ever-deferred solidarity they call for fails to resolve.
Dans les décennies qui suivent la Révolution française, alors qu'il apparait nécessaire de repenser le lien social, se développent progressivement des débats autour de la solidarité qui vont se prolonger tout au long du XIXe siècle, comme une face inversée de la grande Question sociale. La spécificité de ce travail est de tenter de montrer comment ce vocable commun de solidarité traverse les écrits de trois figures majeures du romantisme français, Victor Hugo, Jules Michelet et George Sand. Par une démarche systématisée de confrontation de leurs écrits, il s'agit de se demander comment ces auteurs tentent de proposer, avec ce terme, une réponse au risque de déliaison de la société, qui puise ses racines dans la pensée romantique de la grande continuité de la nature. Il s'agit de cerner les contours d'un terme que chacune des oeuvres s'approprie de manière spécifique pour concilier, dans le champ de la société, l'égalité générale et la liberté des individus et dire un manque que l'écriture, in fine, cherche à combler. Jeu de miroirs qui fait surgir des points de rencontre et des divergences non nécessairement pensés par ces auteurs. En examinant le mot de solidarité, d'abord dans la vision de la nature, puis dans celle de la société, nous faisons émerger, dans le champ littéraire, une notion structurante du romantisme politique français. Celle-ci fabrique une naturalisation du politique qui n'en est pas la justification, mais une refondation critique. Malgré cette vision partagée d'une assise naturelle qui viendrait régler la question de l'origine, les écrits des trois auteurs butent finalement sur la tension entre l'individuel et le collectif, la propriété et la communauté, la liberté et l'égalité, que la solidarité qu'ils appellent de leurs voeux, toujours différée, échoue à résoudre.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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