La mondialisation d'accès aux savoirs questionne l'ensemble des formations initiales et continues dans le domaine des professions médicales. À ce titre, ce travail de thèse propose d'explorer la mise en place du concept d'universitarisation de la formation initiale des masseurs kinésithérapeutes (MK) français, et plus précisément sur les modalités de la construction identitaire professionnelle d'acteurs du soin à la personne. La formation académique sera examinée pour mesurer l'impact réel de ce concept d'universitarisation sur la création de l'identité professionnelle de ces nouveaux professionnels de santé. Depuis 2015, un nouveau partenariat entre l'université, les conseils régionaux et les instituts de formation en massokinésithérapie officialise l'entrée de cette formation professionnelle au sein de l'université. L'universitarisation de cette formation initiale nous questionne sur les attendus de ce nouveau partenariat. L'universitarisation officialise un changement d'approche pédagogique pour ces étudiants et l'ensemble des équipes pédagogiques. Notre travail de recherche repose sur cette question principale : Le défi de cette universitarisation sur l'identité des futurs MK correspond-elle à celle attendue par l'université ? Pour répondre à cette question, une analyse historique présente le métier de masseur kinésithérapeute et sa formation initiale depuis son origine le 30 avril 1946 jusqu'à nos jours. Ce nouveau métier est le regroupement de deux corps professionnels différents. La fin du XIXe siècle a fait entrer le monde où tout est possible. Le massage, la gymnastique et ce que l'on appellera plus tard, la massokinésithérapie vont prendre un essor considérable. Ils vont occuper les places laissées par les médecins. La professionnalisation de ce corps de métiers a débuté dès son origine puis par une succession de quatre réformes, en 2015 elle la complète par son universitarisation. Ce changement positionne l'apprenant sur une posture réflexive et d'autonomie. L'étudiant est l'auteur de sa formation. La construction identitaire professionnelle issue lors de ce parcours complètera les représentations informelles retrouvées sur l'ensemble des étudiants. La méthodologie s'appuie sur la démarche hypothético-déductible, tout en tenant compte du modèle de « la double transaction ». Un questionnaire, sept entretiens semi-dirigés et une revue de l'état de l'art précisent le cadre théorique. La construction du matériel de recherche repose sur un panel représentatif des différents acteurs de cette formation initiale. Quarante entretiens semi-dirigés appuieront nos propos. Il est mis en avant que notre démarche de recherche fait ressortir trois grandes lignes exploitables pour notre problématique. Une nouvelle identité universito-professionnelle est mise en avant. Elle positionne les apprenants dans une posture d'étudiants universitaires, réflexifs, partiellement autonomes.