Role of the ecology and population dynamics of the Reunion free-tailed bat in the circulation of infectious agents
Rôle de l'écologie et des dynamiques de populations du Petit Molosse de La Réunion dans la circulation d'agents infectieux
Résumé
Bats are fascinating mammals because of their great specific and morphological diversity, as well as for their ability to harbour and tolerate viruses that can cause epidemics in humans. Nowadays, an increasing number of diseases are emerging around the world and the ecological processes influencing the circulation of infectious agents in natural hosts, like bats, remain poorly understood. Using the Reunion free-tailed bat (Mormopterus francoismoutoui) and three of its infectious agents (paramyxovirus, herpesvirus and Leptospira bacteria) as a study model, we analysed how the ecology and population dynamics of bats influence the transmission of infectious agents. Based on field monitoring of bat populations, we first characterized the phenology of the Reunion free-tailed bat and highlighted marked seasonal variations of roost size and of composition according to age, sex and reproductive status. These results allowed us to propose a new reproductive cycle for this species endemic to Reunion Island. Using phylogeny and population genetics based on wing punch samples, we studied and dated the colonization events of the island, and also showed the in situ diversification of this species with the evolution of ancestral lineages, co-existing nowadays in sympatry within a metapopulation. Finally, the spatio-temporal analysis of the infection at the scale of the population (roosts) and individuals (via bat recaptures) suggests that paramyxoviruses and Leptospira bacteria (excreted in urine), and herpesviruses (excreted in saliva), all establish persistent infections with intermittent excretion. Our analyses highlight that reproduction in females (gestation), but also in males (mating), as well as age and the interactions between infectious agents, are major determinants of seasonal excretion dynamics. Thus, the eco-epidemiological approach used here provides valuable information to better predict, in the future, how bats respond to ecosystem disturbances and the cascading consequences on infections and the risks of emerging zoonoses.
Les chauves-souris sont des mammifères fascinants, tant par leur extraordinaire diversité spécifique et morphologique, que pour leur capacité à héberger et tolérer des virus qui peuvent engendrer des épidémies chez l’homme. A l’heure où de plus en plus de maladies émergent dans le monde, les processus écologiques qui influencent la circulation des agents infectieux chez les hôtes naturels, notamment les chauves-souris, demeurent mal connus. En prenant comme modèle d’étude le Petit Molosse de La Réunion (Mormopterus francoismoutoui) et trois de ses agents infectieux (paramyxovirus, herpesvirus et bactéries leptospires), nous avons analysé comment l’écologie et la dynamique des populations de chauves-souris influencent la transmission de leurs agents infectieux. Grâce à un suivi des populations sur le terrain, nous avons tout d’abord caractérisé la phénologie du Petit Molosse et mis en évidence des variations saisonnières marquées des effectifs dans les gîtes et de leur composition selon l’âge, le sexe et le statut reproducteur des individus. Ces résultats nous ont permis de proposer un nouveau cycle biologique pour cette espèce endémique de l’île de La Réunion. En utilisant des approches de phylogénie et de génétique des populations à partir de biopsies de l’aile, nous avons étudié et daté les événements de colonisation de l’île, et également montré la diversification in situ de cette espèce avec l'évolution de lignées ancestrales, co-existant aujourd’hui en sympatrie au sein d’une métapopulation. Enfin, l’analyse spatio-temporelle de l’infection, à l’échelle de la population (gîte) et des individus (grâce aux recaptures d’individus), suggère que les paramyxovirus et bactéries leptospires (excrétés dans les urines) ainsi que les herpesvirus (excrétés dans la salive), établissent une infection persistante avec une excrétion intermittente. Nos analyses mettent également en évidence que la reproduction, notamment la gestation chez les femelles et l’accouplement chez les mâles, ainsi que l’âge et les interactions entre agents infectieux, sont des déterminants majeurs des dynamiques saisonnières d’excrétion. Ainsi, l’approche épidémiologique utilisée dans cette thèse apporte des informations précieuses pour mieux prédire, par la suite, comment les chauves-souris répondent aux perturbations des écosystèmes et les conséquences en cascade sur l’infection et les risques d’émergence de zoonoses.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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