Cette thèse étudie la nature de la relation entre les représentations mentales dans la communication verbale réussie, l'attribution des pensées, l'accord et le désaccord — relation que j’appelle "samethinking". La nature du samethinking soulève plusieurs questions fondamentales sur la nature de la signification (non naturelle) et les fondements cognitifs de l'émergence de la culture. Elle concerne également des énigmes de longue date en philosophie de l'esprit et du langage (telles que le problème de Frege et le problème de Kripke sur la croyance). Le samethinking ne se résume pas au partage de la référence (par "partage" je fais référence au fait pour deux ou plusieurs penseurs d'avoir quelque chose en commun) : il est plus exigeant. Comment pouvonsnous expliquer et caractériser cette relation, plus exigeante que la coréférence, qui est instanciée par une paire de pensées lorsque le samethinking a lieu ? On suppose souvent que cette relation implique le partage d'un contenu plus fin que la référence. Dans cette thèse, je soutiens que la question est plus complexe que ce qui a été communément supposé, et je propose un modèle alternatif dans lequel le partage du contenu plus fin que la référence n'est pas nécessaire.