Private education for girls in Paris during the Republican boom : between continuity and innovation (1880-1939)
L'enseignement libre pour jeunes filles à Paris durant l'essor républicain : entre continuité et innovation (1880-1939)
Résumé
This thesis examines the innovative capacity of private secondary education from the point of view of female education. On the scale of Paris and its surrounding area, the aim is to consider the forms of both competition and complementarity in action between state and private education in order to gain a better understanding of the changing educational opportunities available to girls between 1880 and 1939. Choosing to study these six decades enables us to analyse the repercussions of a number of major events in the history of female education, such as the creation of collèges and lycées for girls from 1880 onwards, the enforcement of the anti-congregation laws of 1901-1904, the conquest of the baccalauréat in the first decades of the twentieth century, the diversification of educational opportunities between the world wars, and finally the crisis of the 1930s, which reaffirmed women's place in the private sphere. By looking at the profile of the families and pupils who chose and attended private education, the women at the heads of the institutions, and the academic staff responsible for monitoring and supervising them, this thesis highlights the role of various actors who participated, in different ways, in the transformation of this largely unknown form of education. Using an intersectional approach that looks at gender, social class and religion, this work takes a broader look at what was at stake in women's access to knowledge. Providing an overview of both private and public education for girls is a novel approach that fills a historiographical gap and, by moving away from an institutional history, makes it possible to get a better understanding of an educational model.
Cette thèse interroge la capacité d'innovation de l'enseignement secondaire libre du point de vue de l'éducation féminine. À l'échelle du territoire parisien, il s'agit d'envisager à la fois les formes de concurrences et de complémentarités qui se jouent entre l'enseignement public et libre afin de mieux comprendre l'évolution des possibilités d'éducation offertes aux jeunes filles entre 1880 et 1939. Choisir d'étudier ces six décennies permet d'analyser les répercussions de différents évènements majeurs dans l'histoire de l'éducation féminine tels que la création des collèges et lycées de jeunes filles à partir de 1880, l'application des lois anti-congréganistes de 1901-1904, la conquête du baccalauréat durant les premières décennies du XXe siècle, la diversification des possibilités de formation durant l'entre-deux-guerres, et enfin la crise des années 1930 qui réaffirme la place des femmes dans la sphère privée. En s'intéressant au profil des familles et des élèves qui choisissent et fréquentent l'enseignement libre, aux femmes à la tête des institutions, mais aussi au personnel académique chargé de les contrôler et de les surveiller, cette thèse met en lumière le rôle de différents acteurs et actrices qui participent, de diverses manières, à la transformation de cette forme d'enseignement largement méconnue. Par une approche intersectionnelle visant à croiser le genre, la classe sociale et la religion, ce travail questionne plus largement ce qui se joue dans l'accès des femmes au savoir. Apporter une vue d'ensemble sur l'enseignement privé et public à destination des jeunes filles est une démarche inédite qui permet de combler un vide historiographique et qui, en sortant d'une histoire institutionnelle, permet de saisir davantage les transformations d'un modèle éducatif.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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