The poetics of horror in the fictional work of Jean-Pierre Martinet
La poétique de l'horreur dans la production romanesque de Jean-Pierre Martinet
Résumé
Jean-Pierre Martinet’s fictional work takes place in the period of the 1970s and 1980s and stands out from other literary productions of his time by its “horrific” nature linked to the psycho-narrative. The horror genre has not yet taken hold in France, despite failed attempts by a few publishing houses to find a fit with the global taste for the horrific fantasy. Our objective is to analyze the literary of this fiction which can be recognized by its dark aspect, while bringing to light its narrative framework around the complex thought of a marginal, even mentally disturbed people. The work revolves around three parts, one leading to the other by a causal link. The first part ― entitled to “Mimesis I. The topics of horror” ― was devoted to the analysis of three imagery that operate, combined, in the fictional universe. The three ― “The descent into hell”, “The madness” and “The metamorphosis” ― are recognized as subjects of fantasy genre. However, with Martinet, these three sets, by functioning in the dreamlike mode, reveal the crisis of the modern subject in front of himself. The theories of Gaston Bachelard and Gilbert Durand as well as the studies of Jung and Freud will support our analyzes. The second part ― entitled “Mimesis II. The interiority in the horror story” ― is a deepening of the idea of the crisis of the subject. This is the reason why a first installment was devoted to the study of the narrative voice as the voice of the intimate, and where three guiding ideas serve to explain how the horror unfolds in the text. Thus, “The voice of death”, “The emotion” and “The autobiography” follow one another. The theories of Gérard Genette, of Dorrit Cohn, of Käte Hamburger, of Raphaël Baroni and other critics of the narrative voice ensure our interpretive approach. A second section on despair and its relation to ugliness shows that in this universe of intimacy, the world takes on a nightmarish aspect: hence the analysis of the idea of the “corpse”, followed by those of “pornography” and finally of the “monster”. The third part ― entitled “Mimesis III. The parody of horror” ― continues with the principles of parody, through a first part. The objective is to show that word of marginality in a contemporary urban context and reflect on the processes of literature. The second part “The parody of the detective genre “is an example of the generic variation within the horrific text. The theories of Lucien Dällenbach on the specular narrative as well as other as other essayists such as Véronique Labeille, Laurent Jenny guided our reflections to analyze the notion of “mise en abyme” and the textual manifestation of interiority.
L’œuvre romanesque de Jean-Pierre Martinet se place dans la période des années 1970-1980 et se distingue des autres productions littéraires de son temps par sa nature « horrifique » reliée au psycho-récit. Le genre de l’horreur n’a pas encore été implanté en France, malgré les tentatives ratées de quelques maisons d’éditions, à la recherche d’une concordance avec le goût mondial pour le fantastique horrifique. Notre objectif consiste à analyser la littérarité de cette fiction qui se reconnaît à son aspect sombre, tout en mettant au jour sa trame narrative autour de la pensée complexe d’une gent marginale, voire de perturbés mentaux. Le travail s’articule autour de trois parties l’une menant à l’autre par un lien de causalité. La première partie ― intitulée « Mimesis I. Les topiques de l’horreur » ― a été consacrée à l’analyse de trois imageries qui opèrent, combinées, dans l’univers fictionnel. Les trois ― « La descente aux enfers », « La folie » et « La métamorphose » ― sont reconnues en tant que matières du genre fantastique. Or, chez Martinet, ces trois ensembles, en fonctionnant sur le mode onirique, révèlent la crise du sujet moderne face à lui-même. Les théories de Gaston Bachelard et de Gilbert Durand ainsi que les études de Jung et de Freud appuieront nos analyses. La deuxième partie ― intitulée « Mimesis II. L’intériorité dans le récit horrifique » ― est un approfondissement de l’idée de la crise du sujet. C’est la raison pour laquelle un premier volet a été consacré à l’étude de la voix narrative en tant que voix de l’intime, et où trois idées directrices servent à expliquer comment se déploie l’horreur dans le texte. Ainsi, se succèdent « La voix de la mort », « L’émotion » et « L’autobiographie ». Les théories de Gérard Genette, de Dorrit Cohn, de Käte Hamburger, de Raphaël Baroni et d’autres critiques de la voix narrative outillent notre démarche interprétative. Un deuxième volet sur le désespoir et sa relation avec la laideur montre que dans cet univers de l’intimité, le monde prend un aspect cauchemardesque : d’où l’analyse de l’idée du « cadavre », suivie de celles de « la pornographie » et enfin du « monstre ». La troisième partie ― intitulée « Mimesis III. La parodie de l’horreur » ― enchaîne avec les principes de la parodie, à travers un premier volet. L’objectif est de montrer que l’horreur chez Martinet possède une double visée : raconter le monde de la marginalité dans un contexte urbain contemporain et réfléchir sur les procédés de la littérature. Le volet deuxième « La parodie du genre policier » constitue un exemple de la variation générique au sein du texte horrifique. Les théories de Lucien Dällenbach sur le récit spéculaire ainsi que d’autres essayistes comme Véronique Labeille, Laurent Jenny ont orienté nos réflexions pour analyser la notion de mise en abyme et la manifestation textuelle de l’intériorité.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
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