Les expositions alliant objets de multiples provenances et statuts (arts contemporains et anciens, objets techniques, ethnologiques ou folkloriques, documents, œuvres musicales, etc.) peuvent-elles prendre un aspect autre que pédagogique ou informatif, et porter sur la société un point de vue critique? Pourquoi, comment et dans quels contextes réaliser de telles expositions ? Cette thèse en recherche-création prend comme points de départ deux expositions conçues par Harald Szeemann : Science-Fiction en 1967-1968 et une partie de la Documenta 5 de 1972. Elle analyse également sur deux projets réalisés par l’auteur : Le clou (au Centre de Conservation et de Ressources du MuCEM et au FRAC PACA en 2015-2016), et l’exposition de l’artiste Grégoire Motte Blanche Endive à l’Espace Le Carré de Lille en 2019. Dans leur variété, ces quatre réalisations permettent d’entrevoir quelques enjeux particuliers à l’exposition transdisciplinaire. Elles permettent aussi d’imaginer des situations et des objectifs nouveaux, présentés ici sous la forme d’un projet d’exposition intitulé Fantasy. Notre but est d’examiner de nombreux aspects théoriques et esthétiques propres à une exposition transdisciplinaire, notamment dans ses porosités avec le monde extérieur. Il s’agit plus précisément de cerner, en praticien, un engagement, de tenter de définir les intentions et peut-être le rôle d’une exposition de société aujourd’hui.